Qu’entend-on par « étudiant.e exilé.e » ?

« Penser l’exil, réfléchir sur ses diverses manifestations en tant qu’expérience, c’est-à-dire dans une dimension à la fois individuelle et collective, recentre sur le réel les discours traitant de la migration qui, à coups de statistiques et d’analyses économiques, effacent le sujet migrant ou le neutralisent dans ses potentialités d’acteur politique » (Nouss, 2015: 22)​

Alexis Nouss (2015). La condition d’exilé. Penser les migrations contemporaines. Paris : Éditions de la MSH.​

Le public d’étudiant · es auquel nous nous intéressons ici est celui des personnes qui ont fait l’expérience affective, psychologique, linguistique… du déplacement forcé. On distingue en effet généralement les migrations forcées des migrations volontaires. La migration forcée se définit comme « le mouvement migratoire non volontaire de personnes, causé notamment par la crainte de persécutions, par des situations de conflit armé, de troubles internes, de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme. » (Perruchoud, 2007 : 49). Dans les contextes de migration forcée, au contraire d’autres contextes, la phase de préimmigration, cette « organisation mentale nécessaire aux changements à venir » (Martinet & Damasio, 2021 : 467), est souvent non préparée, que ce soit d’un point de vue psychologique ou organisationnel, et plus difficile à vivre pour les individus forcés de se déplacer. Cette phase de préimmigration correspond à la période où se concentrent les situations à risque et c’est donc également là que peuvent se produire les traumatismes.

Le projet SERAFIN s’intéresse donc au vécu migratoire, aux situations (au pluriel car nécessairement diverses) d’exil récent de personnes tant réfugiées, ou en cours de régularisation, que demandeuses d’asile ou de protection subsidiaire, ou apatrides. C’est pourquoi nous préférons parler d « exilé· e » et non de « réfugié· e », qui désigne un statut politique (cf. Convention de Genève, 1951). 

Pour en savoir plus sur les étudiant.es exilé· es :